Le retour de la Droite ?

Nous avons invité nos lecteurs, il y a quelques mois, dans ces mêmes colonnes (« Avec le peuple ! », Le Bien commun numéro 6 – avril 2019), à réfléchir au changement de paradigme auquel nous invitaient la trahison des élites et l'avénement du populisme. Peut-on pour autant affirmer que le nouveau clivage, populistes contre mondialistes, rende définitivement caduque l'existence de la droite et de la gauche ?

En apparence, la messe est dite : les vieux partis dits « de gouvernement », sociaux-démocrates (la gauche) ou libéraux (la droite), sont bien en train de disparaître au profit de nouvelles formations, les unes représentant les populismes, de gauche ou de droite, les autres le parti unique de l'oligarchie, LREM par exemple en France, qui fait passer l'idée de l'UMPS de la rhétorique polémique à la réalité.

Pourtant, une autre interprétation est possible. En plaçant le clivage entre les « progressistes » (mondialistes) et les « réactionnaires » (défenseurs des peuples, des frontières et des identités), selon les termes choisis par Emmanuel Macron, la nouvelle donne politique ne ressusciterait-elle pas une opposition gauche-droite finalement bien plus conforme à son sens originel, puisque gauche et libéralisme y fusionneraient à nouveau et que la droite se retrouverait, de son côté, dans la nécessité d'incarner un conservatisme qu'elle avait totalement délaissé en se voulant toujours plus moderne et libérale, c'est-à-dire giscardienne ?

Bien sûr, l'existence de partis populistes de gauche ou d'extrême-gauche ainsi que la survie de quelques formations de droite libérale combattent cette interprétation. Cela dit, les premiers semblent nettement moins bien placés que leurs homologues de droite ou d'extrême-droite pour prendre la tête de la vague populiste (l'exemple de l'Italie le montre bien) et les seconds paraissent condamnés à rejoindre à un moment ou un autre le parti de l'oligarchie dont plus rien ne les distingue (d'où la vanité des efforts pour sauver le parti LR). Ainsi l'avenir serait bien à droite, ou plus exactement à Droite, dans une droite majusculaire et revenue à ses fondamentaux. L'occasion pour nous de rappeler que parmi ces derniers figure en bonne place la monarchie.

Stéphane BLANCHONNET

Article paru sur a-rebours.fr et dans L'AF2000


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