Le populisme

Il y eut à la fin du XIXème siècle et au début du XXème, un populisme russe, tendance du socialisme voulant gagner le peuple des campagnes à la Révolution par l'éducation, et un populisme américain, fédérant de petits propriétaires terriens endettés contre l'oligarchie politique et financière. Il y eut également dans la France des années 20, 30 et 40, un roman et un cinéma populistes qui produisirent un certain nombre de chefs-d'œuvre réalistes et poétiques. Mais aucun de ces populismes ne correspond à ce que l'on entend aujourd'hui par ce mot ni n'en eut jamais l'ampleur.

Le populisme contemporain est un phénomène universel qui désigne la résistance des peuples à une réalité elle-même universelle : la mondialisation. Il y a autant de populismes que de peuples ou de nations, et même plus puisque, dans de nombreux pays, il faut en distinguer plusieurs sortes, les uns se situant à gauche, les autres à droite de l'échiquier politique. Un « populisme intégral » devrait d'ailleurs dépasser ces clivages en s'opposant à tous les aspects sans exception de la mondialisation-fait (délocalisations des emplois, déracinement culturel, standardisation des modes de vie, immigration massive, éclatement des structures sociales, nationales, familiales) comme de la mondialisation-idée ou mondialisme, l'idéologie de l'hyper-classe mondiale, qui promeut et justifie la mondialisation-fait.

L'Action française est bien placée pour prendre en France la tête d'un tel « populisme intégral » comme elle sut par le passé définir et propager un « nationalisme intégral », un « souverainisme intégral » voire un « écologisme intégral ». N'étant pas esclave du jeu électoral, il lui est plus facile qu'à un parti de se tenir au-dessus du clivage droite-gauche. Elle l'a prouvé par exemple en s'associant avec une frange du syndicalisme révolutionnaire avant 1914. Quant à sa doctrine du « pays réel », elle lui donne une vision du peuple aussi éloignée du mépris affiché par certaines élites que d'une idéalisation naïve et dangereuse.

Stéphane BLANCHONNET

Article paru sur a-rebours.fr et dans L'AF2000


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